Women, Life, Freedom: Maryam Rajavi and the Contradictions of Emancipation Within the MEK
January 11, 2025Judges Moghiseh and Razini Assassinated in Tehran: The Explosion of Public Rage Amid Unchecked Injustice
January 19, 2025Le 18 janvier 2025, deux juges de la Cour suprême iranienne, Mohammad Moghiseh et Ali Razini, ont été abattus lors d’une attaque armée dans leurs bureaux au Palais de justice de Téhéran. L’assaillant, un restaurateur travaillant dans le bâtiment, a ouvert le feu avant de tenter de se suicider. Cette tragédie a également fait des blessés : la juge Miri et un garde du corps, tous deux grièvement touchés.
Moghiseh et Razini, loin d’être des victimes, sont responsables de la souffrance de centaines de milliers d’Iraniens au cours des trois dernières décennies. En tant que membres influents du système judiciaire du régime, leur nom est lié à de nombreuses violations des droits humains, à la répression des opposants politiques et aux exécutions massives de prisonniers. Ces deux juges ont largement contribué à maintenir un système judiciaire inique, où la répression des voix dissidentes et l’oppression des minorités étaient monnaie courante.
Au fil des années, Moghiseh et Razini ont été directement impliqués dans les décisions de la « Commission de la mort » de 1988, responsable de l’exécution de milliers de prisonniers politiques. Ils ont également joué un rôle crucial dans la répression sanglante du Mouvement vert de 2009, ainsi que dans les arrestations et les exécutions de manifestants lors des soulèvements de 2019 et du Mouvement Mahsa en 2022.
Selon Mustafa Pourmohammadi, ancien ministre de la Justice et membre de la tristement célèbre « Commission de la mort », l’assaillant aurait ciblé des individus spécifiques et proféré des slogans en soutien à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple (OMPI). Cependant, bien que l’OMPI ait mentionné l’incident, elle n’a pas revendiqué l’attaque. L’identité de l’assaillant demeure inconnue.
Les causes sous-jacentes : La colère d’un peuple étouffé
L’assassinat de ces juges, quel que soit son auteur, s’inscrit dans un contexte de profond mécontentement populaire qui couve depuis des années. L’Iran traverse une crise économique, politique et sociale sans précédent. Voici les principales raisons qui expliquent cette colère qui se déverse maintenant dans des actes de violence symboliques :
1.Une répression systématique et implacable : Le régime de la République islamique a fait de l’élimination de ses opposants politiques une priorité, avec des juges comme Moghiseh et Razini en première ligne. Exécutions, emprisonnements arbitraires et torture sont des pratiques qui se poursuivent depuis plus de 30 ans.
2.Un système judiciaire aux ordres du régime : Les juges du régime, plutôt que d’assurer la justice, ont instrumentalisé la loi pour réprimer, persécuter et écraser toute forme de contestation. Leur rôle dans les massacres de 1988 et dans la répression des révoltes populaires est une source de haine profonde parmi la population.
3.Une gestion catastrophique de l’économie et des libertés : L’inflation, le chômage, la dévaluation de la monnaie et la corruption ont plongé une grande partie de la population dans la pauvreté. Parallèlement, les droits fondamentaux, notamment les libertés politiques et les droits des femmes, sont constamment bafoués.
4.La violence envers les minorités et la répression des femmes : Le régime persécute les minorités religieuses et ethniques et impose un contrôle draconien sur les femmes, notamment par l’obligation du hijab et la marginalisation de la femme dans la société.
5.Les révoltes populaires écrasées dans le sang : Que ce soit en 2009, en 2019 ou lors du Mouvement Mahsa en 2022, chaque tentative de contestation a été réprimée dans le sang, avec des milliers de morts et de blessés, renforçant encore la colère du peuple.
6.Une politique étrangère belliqueuse et coûteuse : L’engagement de l’Iran dans des guerres par procuration à travers le Moyen-Orient, son soutien à des groupes armés et son opposition à l’Occident ont conduit à un isolement international croissant, aggravant les sanctions économiques et la situation à l’intérieur du pays.
7.Une démocratie de façade et une abstention massive : Lors des dernières élections, moins de 40 % des électeurs se sont déplacés, signe d’un rejet profond du système politique actuel. Le régime, incapable de résoudre les problèmes internes, continue pourtant de se maintenir par la force.
Une révolte à l’aube ?
L’assassinat de deux figures emblématiques du système judiciaire iranien, responsables de nombreuses atrocités au nom du régime, ne peut être perçu comme un simple acte de vengeance. Il témoigne plutôt d’une colère populaire qui, après des années de répression, semble avoir atteint un point de rupture. Ce meurtre symbolise la colère accumulée face à un gouvernement qui, bien qu’il dispose de ressources naturelles abondantes, a échoué à répondre aux besoins fondamentaux de sa population.
Il est évident qu’aucun acte isolé de violence ne conduira à la liberté et à la démocratie en Iran, mais cet assassinat est un rappel brutal que la colère du peuple, longtemps réprimée, risque de se manifester de manière de plus en plus violente. L’Iran se trouve aujourd’hui à un carrefour : soit le régime décide de réformer en profondeur et d’écouter les aspirations de son peuple, soit il continuera à engendrer une révolte qui pourrait devenir bien plus large et dévastatrice.
19/01/2025
Par, Javad FIROZMAND