Femmes, Vie et Sexualité dans l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI)
January 7, 2025Women, Life, Freedom: Maryam Rajavi and the Contradictions of Emancipation Within the MEK
January 11, 2025L’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI), fondée dans les années 1965, se revendiquait à ses débuts comme un groupe militant pour la libération des femmes et la justice sociale. Cependant, au fil des décennies, cette organisation a évolué vers un système autoritaire où la loyauté envers la direction, incarnée par Massoud et Maryam Rajavi, prime sur les relations personnelles et les émotions des membres, notamment des femmes. Si l’OMPI a longtemps prôné l’émancipation féminine, dans les faits, son régime interne s’est de plus en plus resserré sur la vie personnelle et émotionnelle de ses membres, tout en imposant un contrôle strict sur les femmes.
La suppression de la cellule familiale et la répression des émotions:
Dans le cadre de la deuxième phase de la révolution idéologique, lancée par Massoud et Maryam Rajavi en 1989, l’OMPI a démantelé la cellule familiale. Les divorces forcés ont été imposés aux membres afin de détruire les liens familiaux et personnels, considérés comme des obstacles à l’engagement total envers la cause et la direction. Selon Massoud Rajavi, l’amour et les sentiments humains appartenaient à la cause révolutionnaire et devaient être entièrement consacrés à la lutte contre le régime iranien.
Au sein de l’OMPI, les femmes étaient idéalisées comme des « moudjahidines » — des résistantes incarnant la pureté idéologique et un sacrifice total. Cependant, cette image de la femme révolutionnaire se superpose à un contrôle rigide de leur vie intime et émotionnelle. Les femmes de l’OMPI devaient renoncer à leurs désirs personnels et à toute forme de relation affective. Leur vie sexuelle et amoureuse était réprimée, au nom de l’engagement absolu envers la direction.
La contradiction avec le mouvement “Femmes, Vie, Liberté”:
Le slogan “Femmes, Vie, Liberté”, lancé par les femmes iraniennes dans le cadre de leur lutte pour l’autonomie et la fin des répressions, se heurte directement à la réalité interne de l’OMPI. Alors que le mouvement en Iran réclame une véritable libération, les femmes de l’OMPI sont maintenues sous un contrôle strict, particulièrement en ce qui concerne leur apparence et leurs pratiques religieuses.
Maryam Rajavi et les membres de l’OMPI n’ont pas enlevé leur hijab ou coupé leurs cheveux en signe de protestation contre le régime iranien. Bien qu’elles prétendent défendre la liberté des femmes, elles continuent de pratiquer des rites religieux islamiques, prier de manière traditionnelle et imposer le port du hijab au sein de l’organisation. En dépit de leur discours sur l’émancipation, elles se soumettent à une vision idéologique qui impose le contrôle sur leurs vies personnelles, ce qui contredit la lutte pour la liberté des femmes prônée par le mouvement “Femmes, Vie, Liberté”.
Les divorces forcés, l’effondrement de la cellule familiale et l’exploitation des enfants:
La destruction des familles au sein de l’OMPI n’a pas été limitée aux relations entre adultes. En 1989, près de 1000 enfants vivaient dans les camps d’Achraf en Irak. Cependant, avec le démantèlement de la cellule familiale, ces enfants ont été séparés de leurs parents et envoyés dans des pays européens, au Canada et aux États-Unis, sous prétexte de les protéger des bombardements pendant la guerre du Golfe. Une fois adultes, ces enfants ont été envoyés à nouveau au camp d’Achraf et formés militairement pour devenir des soldats dans la lutte contre le régime iranien. Certains d’entre eux ont perdu la vie en combattant dans les zones frontalières entre l’Irak et l’Iran.
La contradiction entre la défense des femmes et la soumission à l’idéologie:
Les femmes de l’OMPI, bien qu’elles soient souvent présentées comme des modèles de révolution, sont soumises à un contrôle strict de leur vie personnelle. Loin de vivre une véritable émancipation, elles sont soumises à une idéologie qui impose le sacrifice de soi au nom de la cause. Dans cette vision, leur autonomie est limitée et leur vie personnelle, y compris leurs émotions, est régie par l’autorité de Massoud et Maryam Rajavi.
Conclusion : Un combat pour la liberté au-delà des idéologies:
L’un des plus grands paradoxes de cette situation réside dans le fait que l’OMPI, bien qu’elle se proclame défenseur des droits des femmes, impose une vision de la femme qui ressemble davantage à celle du régime iranien qu’à une véritable libération. Tandis que les femmes du mouvement “Femmes, Vie, Liberté” se battent pour la liberté individuelle, la fin du patriarcat et l’égalité réelle, les femmes de l’OMPI sont tenues de suivre un régime idéologique restrictif.
Il est donc crucial de repenser la notion de liberté des femmes, qui ne peut être réduite à des discours idéologiques. La lutte des femmes iraniennes pour la liberté, qu’elles soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’OMPI, doit être fondée sur l’autonomie individuelle, le respect des choix personnels et l’égalité véritable.
Par, Javad FIROZMAND