The Long Shadow of Freedom
May 8, 2014Women, Life, and Sexuality in the People’s Mojahedin of Iran (MEK)
January 1, 2025Le Voyage de Sacrifice et d’Espoir de Javad FIROZMAND.
Les êtres humains [les enfants d'Adam] sont les parties d'un corps, Ils sont issus de la même essence,
Lorsqu'une de ces parties est atteinte et souffre,
Les autres ne peuvent trouver ni la paix ni le calme,
Si la misère des autres te laisse indifférent,
Et sans la moindre peine ! Alors :
Il est impensable de t'appeler un être humain
Par Saadi (Poète, écrivain)
D ans le silence d’une nuit à Téhéran en 1976, un jeune garçon de quatorze ans était assis seul, le cœur battant d’un mélange de peur et d’excitation. L’air était lourd de la tension d’une nation au bord du changement, et Javad Firozmand pouvait sentir le poids du destin peser sur ses épaules. Né dans un monde où le régime du Shah régnait d’une main de fer, Javad n’était qu’un enfant lorsqu’il entendit pour la première fois les murmures de la révolution, les promesses de liberté et de démocratie qui scintillaient comme une étoile lointaine à l’horizon sombre.
L’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI/MEK) parlait à son âme, allumant en lui un feu qui ne s’éteindrait jamais. C’était l’appel de la justice, le rêve d’un avenir meilleur pour son peuple, qui attira Javad dans les rangs de l’OMPI. Son jeune cœur, plein d’espoir et d’idéalisme, croyait qu’à travers le sacrifice et la lutte, une nouvelle aube pourrait se lever pour l’Iran.
Les premiers jours étaient remplis de la ferveur enivrante de la révolution. La vie de Javad devint une série de réunions secrètes tenues dans l’ombre, où des mots comme “liberté” et “démocratie” étaient chuchotés comme s’ils étaient des prières sacrées. Il distribuait des tracts, organisait des rassemblements, et répandait le message de résistance de l’OMPI. Chaque acte de défi contre le régime du Shah semblait être un pas de plus vers la libération, et à chaque pas, la détermination de Javad se renforçait.
Alors que la révolution de 1979 balayait l’Iran, Javad se retrouva au cœur du désir collectif de changement de la nation. Les rues de Téhéran résonnaient des voix de millions de personnes, leurs cris de justice résonnant dans l’air comme un coup de tonnerre. Le régime du Shah s’effondra sous le poids de cette vague de dissidence, et pour un bref et brillant moment, il sembla que l’aube d’une nouvelle ère était arrivée.
Mais l’euphorie fut éphémère. Les rêves d’un Iran libre et démocratique commencèrent à se défaire alors que le nouveau régime, dirigé par l’Ayatollah Khomeini, renforçait son emprise sur le pouvoir. La révolution avait promis la libération, mais à la place, elle donna naissance à une autre forme d’oppression. Les rues qui résonnaient autrefois des chants d’espoir des révolutionnaires étaient maintenant envahies par le lourd silence de la peur. L’OMPI, autrefois un phare d’espoir, se retrouva persécutée et traquée par le gouvernement même qu’elle avait contribué à mettre au pouvoir.
Pour Javad, les années qui suivirent furent une épreuve harassante de foi. Les dangers qu’il affrontait ne venaient plus seulement d’un régime lointain, mais de l’intérieur même du mouvement auquel il avait consacré sa vie. Les nouveaux dirigeants de l’Iran, intolérants envers toute opposition, dirigèrent leur colère sur l’OMPI. L’espace pour la dissidence se réduisit rapidement, et ceux qui osaient résister étaient confrontés à une répression brutale. Javad, autrefois un ardent défenseur du changement, se retrouva désormais à naviguer dans un paysage parsemé de périls, où chaque faux pas pouvait signifier l’emprisonnement, la torture ou la mort.
En 1981, alors que la répression du régime s’intensifiait, Javad prit la décision déchirante de quitter sa patrie. Ce fut une décision qui déchirait son être tout entier, car elle signifiait laisser derrière lui sa famille—sa mère, son père, la chaleur de leur étreinte qu’il ne sentirait jamais plus. La douleur de la séparation était comme une plaie profonde qui ne guérirait jamais complètement. Il quitta l’Iran avec rien d’autre que les vêtements qu’il portait et l’espoir indéfectible que son sacrifice ne serait pas vain.
Le voyage hors de l’Iran fut périlleux, une évasion clandestine qui le mena à travers le terrain dangereux de la Turquie, du Pakistan et de l’Irak. Chaque pas était enveloppé de secret, chaque instant un test d’endurance et de volonté. Javad voyageait sous des noms d’emprunt, aidé par un réseau de sympathisants qui risquaient leur vie pour l’aider. La peur d’être capturé était sa compagne constante, l’idée d’être livré au régime un cauchemar qui planait sur chaque kilomètre.
Pourtant, malgré la peur, l’esprit de Javad resta inébranlable. Il continua, poussé par l’espoir de retourner un jour dans un Iran libre. Son voyage était une question de survie, mais aussi d’engagement inébranlable envers la cause. Dans les camps de l’OMPI, il poursuivit son travail, désormais en tant qu’officier de communication, où son expertise en électronique devint une bouée de sauvetage pour la résistance. Il modernisa les systèmes de communication, conçut des émetteurs puissants, et s’assura que les voix de la résistance puissent être entendues au-delà des frontières, même si le régime cherchait à les faire taire.
Mais au fil des ans, le poids de la désillusion devint de plus en plus lourd. L’OMPI, autrefois l’incarnation de ses rêves pour un avenir meilleur, commença à révéler un côté sombre. L’organisation qui avait promis la liberté était devenue une prison de son propre fait, où la dissidence était écrasée et la loyauté était exigée sans question. Javad vit les idéaux pour lesquels il avait combattu s’échapper, remplacés par un environnement oppressif qui étouffait son âme même.
En 1993, le fardeau de ces années de sacrifice et de lutte avait laissé Javad un homme brisé, loin du jeune idéaliste qui avait cru si fermement à la cause. Il avait tout perdu—sa famille, sa patrie, le capital de ses rêves de vie. L’OMPI lui avait tout pris, et maintenant elle en demandait encore plus. Dans le département de la logistique, où il fut transféré, Javad se retrouva à superviser des opérations qui n’étaient plus en accord avec les valeurs qui lui étaient chères. L’atmosphère oppressive, la surveillance constante et le contrôle implacable commencèrent à éroder son esprit.
En 2000, Javad ne pouvait plus supporter le poids de sa désillusion. L’organisation qui avait autrefois été sa maison était devenue un lieu de peur et de répression. S’échapper était sa seule option, mais c’était une décision pleine de dangers. Quitter l’OMPI signifiait tout risquer—l’emprisonnement, la torture, ou pire. Les conséquences de la défection étaient graves, et l’idée d’être livré au régime iranien était un spectre qui hantait chacune de ses pensées.
Pourtant, le désir de Javad pour la liberté, pour la vie qu’il avait perdue, était plus fort que sa peur. Dans une tentative désespérée de libération, il essaya de fuir l’OMPI, mais sa fuite fut déjouée. Capturé par les forces de sécurité de Saddam Hussein, il fut soumis à une torture brutale avant d’être remis à l’OMPI à Bagdad. Les jours qui suivirent furent un tourbillon de douleur et de souffrance, alors que Javad endura de mauvais traitements sévères dans les sinistres Casernes d’Ashraf.
Mais même dans les moments les plus sombres, la flamme de sa résolution ne s’éteignit jamais. En 2003, contre toute attente, Javad réussit à s’échapper une fois de plus, trouvant refuge auprès des forces américaines en dehors d’Ashraf. Le voyage lui avait tout pris—sa jeunesse, ses rêves, son identité même—mais il lui avait aussi donné un nouveau but. En 2005, il déménagea en France, et , il rompit enfin son silence.
Lors d’une conférence de presse à Paris, Javad se tint devant le monde et raconta son histoire. Il révéla la vérité sur l’OMPI, la torture, les prisons secrètes, et les promesses brisées. Son témoignage était une accusation puissante contre l’organisation qui lui avait tant pris. La couverture médiatique fut vaste, et les mots de Javad résonnèrent à travers le monde, mettant en lumière la souffrance de ceux encore piégés dans l’emprise de l’OMPI.
Depuis lors, Javad est devenu un critique virulent de l’OMPI, utilisant ses expériences pour plaider en faveur d’une plus grande transparence et responsabilité. Il a rejoint une communauté d’anciens membres de l’OMPI qui partagent son engagement à exposer la vérité, à faire en sorte que le monde comprenne la véritable nature de l’organisation. Vivant à Paris, loin de sa terre natale…
P our aller plus loin:
Le rapport de 2005 de Human Rights Watch sur l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien ; Déclaration sur les réponses au rapport de Human Rights Watch sur les abus de l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) :
https://www.hrw.org/news/2006/02/14/statement-responses-human-rights-watch-report-abuses-mojahedin-e-khalq-organization
Coverage by Coverage by BBC Radio, Radio France Internationale (rfi), Al Jazeera, Voice of America (VOA), Radio Farda, German radio reports, ….
Sortie interdite: Violations des droits humains dans les camps de l’OMPI Couverture par la BBC, Radio France Internationale (RFI), Al Jazeera, Voice of America (VOA), Radio Farda, rapports radio allemands, etc.
Sortie interdite:
Violations des droits humains dans les camps de l’OMPI
https://www.hrw.org/legacy/backgrounder/mena/iran0505/iran0505fr.pdf